En 2024, Cyprien Sarrazin illuminait l’étape de Kitzbühel (Autriche) en remportant à deux reprises la descente sur la prestigieuse Streif. Victime d’un hématome intracrânien lors d’une chute à Bormio (Italie), le skieur du Dévoluy (Hautes-Alpes) n’a pas pu prendre place dans le portillon de départ cette année, mais a profité du passage du cirque blanc sur les terres de ses exploits pour adresser un message vidéo dans lequel il donne des nouvelles rassurantes de son état de santé. En l’absence de sa star dans les disciplines de vitesse, la délégation tricolore s’en est remise à son acrobate en chef pour briller en Autriche : Clément Noël.
Quatrième de la première manche, dimanche 26 janvier, le Vosgien de 27 ans a grappillé les trois places au-dessus de lui pour s’adjuger sa quatrième victoire de l’hiver, devant l’Italien Alex Vinatzer et le Norvégien Lucas Pinheiro Braathen – évoluant à présent sous les couleurs du Brésil, le pays natal de sa mère, et offrant ainsi à ce pays d’Amérique du Sud un troisième podium.
Surtout, Clément Noël entre un peu plus dans l’histoire du ski tricolore en signant sa 14e victoire en slalom sur la Coupe du monde, une première pour un Français – Perrine Pelen en compte 15. Et il va célébrer cet accomplissement avec une nouvelle tenue dans sa garde-robe. Ce succès combiné aux sorties du Norvégien Henrik Kristoffersen (en première manche) et du Suisse Loïc Meillard (en seconde) permet en effet à Noël de prendre la tête du classement de la discipline, et donc de revêtir le dossard rouge de leader dès mercredi, à Schladming (Autriche).
Quand il regardera en arrière et se souviendra de ce 26 janvier, Clément Noël aura beaucoup de bons souvenirs. Mais pour l’emporter pour la deuxième fois à Kitzbühel, après 2019, le Français a été loin de signer une course parfaite. Sous la pluie, il a surtout enchaîné les petites erreurs mais a eu le mérite de garder de la vitesse, de rester sur ses skis et de rallier l’arrivée. Deuxième de la première manche, l’autre Français Steven Amiez n’a pas réussi à en faire de même et a enfourché en milieu de course. Le Norvégien Timon Haugan a tenu encore moins longtemps et n’a pas su capitaliser sur son meilleur temps du matin en chutant dès le haut du tracé.
Des objectifs en pagaille
« C’est déjà ma plus belle saison en termes de victoires, se réjouissait le vainqueur du jour à l’arrivée, au micro d’Eurosport. C’est important de le faire à Kitzbühel. Mis à part les Mondiaux, c’est la course que j’avais cochée, d’autant que les précédentes années, ça avait été d’énormes frustrations. Il y avait eu le show Sarrazin en 2024, j’étais remonté mais j’avais fait n’importe quoi en seconde manche. Je suis très fier aujourd’hui. »
Hormis la sortie de route de Steven Amiez, le reste du contingent français a le sourire en cette fin de week-end. Ils sont trois à se faire une petite place dans les vingt premiers à l’arrivée : Paco Rassat (14e), Victor Muffat-Jeandet (19e) et Hugo Desgrippes (18e). Ce dernier peut être particulièrement satisfait de sa journée de travail, lui qui partait avec le dossard 57 en première manche.
Tous se placent également en outsiders avant les championnats du monde, qui auront lieu du 4 au 16 février à Saalbach (Autriche). Mais aucun n’arrivera avec une étiquette de favori sur le casque comme Clément Noël. Champion olympique en titre du slalom, le Vosgien est toujours en quête de sa première médaille mondiale. S’il l’obtient, il pourra ensuite repartir sereinement vers une fin de saison dans laquelle il chassera, cette fois, son premier petit globe dans la discipline. S’il vient de battre un record, les objectifs du Français sont encore loin d’être rassasiés.