Quelle idée de se lancer dans une course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance de 45 000 km pour se retrouver, au 43e jour de mer et aux deux tiers du parcours, à régater quasiment bord à bord avec son meilleur ennemi aux abords du glacial cap Horn (Chili) !
Qu’importe, c’est bientôt Noël aussi, dans l’après-midi du lundi 23 décembre, Yoann Richomme (Paprec-Arkéa) est d’humeur badine alors que Charlie Dalin (Macif-Santé-Prévoyance) vient de lui ravir – pour moins de deux milles (moins de 4 km) – la tête de la 10e édition du Vendée Globe, parti des Sables-d’Olonne (Vendée) le 10 novembre.
« C’est la teuuuf [la fête] ! Même si Charlie et moi, on est forcément un peu plus occupés que ceux de derrière qui sont dans la pétole [zone sans vent] », lance le skippeur de 41 ans au Monde, à une poignée d’heures de franchir la dernière marque symbolique d’une circumnavigation dont 36 concurrents sur 40 (quatre abandons) sont encore en mer, avant le dernier long sprint à travers l’océan Atlantique.
Yoann Richomme le jure, « avec 40 milles d’écart latéral, mais à distance quasi égale du but », son vieil ami et rival Charlie Dalin (40 ans) et lui ne se voient pas mais sont « en mode croisière ». « On navigue actuellement en avant de vents forts, donc on a peu de mer et le bateau est tranquillement posé à 25-26 nœuds [une quarantaine de km/h], le Pacifique, quoi ! », se réjouit-il. « Sérieusement, on a une réussite de dingue car, depuis la grosse tempête qu’on a prise aux Kerguelen, on n’a pas eu de coup de vent ; par rapport à ce qu’a subi l’arrière de la flotte, on est vraiment passé entre les gouttes. »
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