La cheffe de l’opposition au Venezuela, Maria Corina Machado, a appelé, samedi 24 août, ses compatriotes à « descendre dans la rue » mercredi 28 août, un mois jour pour jour après le scrutin présidentiel marqué par la réélection contestée de Nicolas Maduro.
« Les Vénézuéliens se retrouvent de nouveau dans la rue. Ce 28 août ; avec votre famille, avec vos enfants, avec vos petits-enfants », a lancé Mme Machado sur le réseau social X. L’opposition revendique la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia.
M. Gonzalez Urrutia, qui à l’instar de Mme Machado vit dans une semi-clandestinité depuis un mois, a été convoqué pour lundi par le parquet pour être entendu dans le cadre d’une enquête pénale. « Le citoyen Edmundo Gonzalez Urrutia » est convoqué « le 26 août à 10 heures pour une audition » en lien avec l’enquête portant sur le site Internet où l’opposition a publié ses résultats de la présidentielle, selon la convocation publiée sur les réseaux sociaux.
Le procureur général Tarek William Saab avait annoncé vendredi que M. Gonzalez Urrutia serait convoqué, expliquant notamment que le site « usurp[ait]» le pouvoir du Conseil national électoral (CNE). Il accuse notamment l’opposition des violences post-électorales. L’annonce de la réélection de M. Maduro a provoqué des manifestations spontanées, brutalement réprimées. Elles ont fait 27 morts, 192 blessés et 2 400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.
Le Brésil et la Colombie réclament de nouveau la publication des procès-verbaux
Nicolas Maduro, 61 ans, a été proclamé vainqueur avec 52 % des voix par le CNE, qui n’a cependant pas rendu publics les procès-verbaux de tous les bureaux de vote, comme l’exige la loi, se disant victime d’un piratage informatique. Une telle attaque est jugée peu crédible par l’opposition et de nombreux observateurs, qui y voient une manœuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact.
Selon l’opposition, qui a rendu publics les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs, Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec 67 % des voix. Mais la Cour suprême du Venezuela a validé jeudi la réélection de M. Maduro pour un deuxième mandat de six ans. Sans les montrer, elle a assuré avoir vérifié les procès-verbaux remis par le pouvoir, ainsi que la réalité de l’attaque informatique contre le CNE.
Le Brésil et la Colombie ont à nouveau demandé samedi au gouvernement vénézuélien de publier les procès-verbaux des bureaux de vote. Dans un communiqué conjoint, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, et son homologue colombien, Gustavo Petro, se sont déclarés « convaincus que la crédibilité du processus électoral ne peut être rétablie que par la publication transparente de données détaillées et vérifiables ».