Le verdict du procès de l’assassinat de Samuel Paty, plus sévère que les réquisitions du parquet national antiterroriste, a été accueilli avec soulagement par les parties civiles. Mais il a aussi été, dès le prononcé du jugement, vendredi 20 décembre, violemment critiqué par plusieurs avocats de la défense. Quatre des huit accusés, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, condamnés à seize ans de réclusion pour complicité d’assassinat terroriste, et Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui, condamnés respectivement à treize et quinze ans de réclusion pour association de malfaiteurs terroriste, ont annoncé qu’ils allaient faire appel.
L’un des principaux points de contestation de cet arrêt tient au chef d’infraction retenu contre les deux auteurs de la campagne de haine qui a visé le professeur d’histoire-géographie : Brahim Chnina, le père de Z., la collégienne dont le mensonge a déclenché la tragédie, et l’agitateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, qui contestaient tous deux toute intention terroriste. L’un des avocats de ce dernier, Vincent Brengarth, y voit même un « profond basculement du droit » à travers une « nouvelle définition » donnée à l’association de malfaiteurs terroriste, communément désignée par le sigle AMT.
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