Interrogé sur LCI, le patron des patrons a estimé mardi que la France est « en récession ».
« Il n’y a plus un seul moteur de la croissance qui est allumé », a plaidé Patrick Martin.
Si les prévisions de croissance pour la France sont moroses, le pays n’est pas pour autant en récession.
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L’info passée au crible des Vérificateurs
Il a tiré la sonnette d’alarme dès le début du mois. Dans un entretien publié le 8 décembre, le président du Medef affirme que la France est « déjà rentrée en légère récession ». Une position répétée ce mardi 17 décembre sur LCI. Interrogé à ce sujet, Patrick Martin a indiqué qu’à l’heure actuelle, il « pense » que le pays est déjà « en récession ». Une position qu’il partage toutefois avec beaucoup de précautions. Nous avons donc voulu en savoir plus.
Une croissance « modeste »
On considère un pays en récession lorsqu’il enregistre « un recul du produit intérieur brut (PIB) sur au moins deux trimestres consécutifs », explique (nouvelle fenêtre) l’Institut chargé de la statistique et des études économiques (Insee). Si les prévisions de croissance pour l’année prochaine sont très basses, ce recul de l’activité économique n’a pas encore eu lieu en France. Dans sa dernière note de conjoncture parue mardi (nouvelle fenêtre), l’Insee prévoit que la croissance du PIB marque le pas au quatrième trimestre 2024, s’établissant à 0,0%, puis « croîtrait faiblement » en début d’année prochaine. Elle ne dépasserait pas les 0,2% au premier et au deuxième trimestre 2025. Mais pour cette année, elle attend toujours une croissance de 1,1%, comme en 2023. À ce stade, la France n’est donc pas, techniquement, dans une telle situation.
Raison pour laquelle l’institut, tout comme la Banque de France, sont assez prudents sur l’analyse de la situation économique du pays. Pour l’Insee, « l’acquis de croissance » demeurera « modeste »d’ici mi-2025. Du côté de la Banque de France, son scenario pour les années à venir reste celui « d’une sortie de l’inflation sans récession », d’après son enquête mensuelle (nouvelle fenêtre)publiée le 10 décembre. En s’appuyant sur l’analyse des 8500 entreprises qui répondent à son enquête, elle estime que « l’activité sous-jacente se maintiendrait sur sa tendance de progression légèrement positive au quatrième trimestre ».
Des prévisions « entourées d’incertitudes »
À noter toutefois que dans les deux cas, ces projections publiées au mois de décembre possèdent un biais qui tend à les rendre plus optimistes qu’elles ne pourraient l’être. Ces prévisions ont toutes les deux été réalisées à partir d’enquêtes collectées en novembre. Soit, avant la censure du gouvernement. Le nouveau contexte politique incertain « est susceptible de modifier les comportements des acteurs économiques », qui pourrait menacer la croissance, du propre aveu de l’Insee. Comme il le résume dans son analyse, la situation économique de la France « reste morose ». Il faudra donc attendre la publication de ces indicateurs mis à jour afin de conclure si, oui ou non, le pays est bel et bien entré en récession.
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