LETTRE DES CARAÏBES
Emigration massive, effondrement de la natalité et hausse de la mortalité, vieillissement rapide de la population… Les voyants démographiques sont au rouge à Cuba. Après plusieurs années d’exode des forces vives, fuyant le marasme économique et la détérioration des conditions de vie, la population du pays caribéen est retombée sous la barre des 10 millions d’habitants, un seuil qu’elle avait dépassé au début des années 1980.
Au 31 décembre 2024, la plus grande île de l’archipel des Antilles comptait 9 748 532 résidents, soit 307 000 de moins en douze mois, selon des statistiques préliminaires présentées le 21 février par Juan Carlos Alfonso Fraga, le directeur adjoint de l’Office national des statistiques et de l’information (ONEI), lors d’une réunion de dignitaires du régime. Par rapport au pic de 11,2 millions d’habitants, atteint en 2012 – l’année du dernier recensement en date –, Cuba a donc perdu 13 % de sa population.
« Un quart de la population de l’île est âgé de 60 ans et plus, et c’est la seule catégorie de population qui a cru ces dernières années », a souligné M. Alfonso Fraga. Pour ne rien arranger, l’ONEI ne recensait que 71 000 naissances en 2024 – le plus bas niveau depuis la révolution de 1959 –, contre encore 90 000 en 2023. Le nombre de décès était, lui, « en hausse », ajoutait l’office statistique : l’île avait déjà enregistré 129 000 décès en 2023.
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