Israël promet de se lancer à la conquête de la ville de Gaza, après avoir tenté d’assassiner les dirigeants du Hamas exilés au Qatar, le 9 septembre, et ruiné du même coup les négociations de cessez-le-feu avec le mouvement palestinien. Sa première campagne dans la cité côtière, menée entre novembre 2023 et janvier 2024, avait déplacé de force et durablement près d’un million de Palestiniens, du nord au sud de l’enclave. L’armée a, depuis, mené des raids incessants dans les ruines de l’agglomération, en bonne part détruite par ses bombardements et ses bulldozers. Cependant, le Hamas y a réorganisé des embryons de structures militaires.
L’Etat hébreu a annoncé la mobilisation de réservistes et effectué de premiers mouvements de troupes limités. Ses objectifs déclarés (« vaincre » le Hamas et libérer ses otages) ne convainquent pas en Israël : les plus haut gradés préviennent eux-mêmes que l’opération menace la vie des otages, et la guerre pousse des milliers de jeunes Palestiniens dans les rangs de la « résistance ». Israël poursuit ainsi une opération de très long terme contre la guérilla de faible intensité du Hamas, sans aucune négociation politique sur l’administration de Gaza.
Il y accroît son contrôle direct de l’enclave, que l’armée a méticuleusement quadrillée depuis vingt-trois mois, y aménageant des axes de pénétration et des « zones rouges » interdites, en déplaçant sans cesse les habitants selon les besoins de ses opérations, et en gardant ouverte la possibilité de les expulser vers l’Egypte voisine. Cette perspective d’un nettoyage ethnique, défendue par les suprémacistes au sein du gouvernement israélien, apparaît à nombre de Gazaouis comme une fatalité imminente.
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