La famille de Virginia Giuffre annonce son décès à l’âge de 41 ans.
La mère de trois enfants, qui avait porté plainte contre le frère cadet du roi Charles III dans l’affaire Epstein, s’est suicidée dans sa ferme en Australie.
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Elle était « la lumière qui élevait tant de survivants ». Virginia Giuffre, principale plaignante de l’affaire Epstein, a mis fin à ses jours vendredi 25 avril. Elle avait 41 ans. « C’est avec le cœur brisé que nous annonçons que Virginia est décédée la nuit dernière dans sa ferme en Australie occidentale. Elle s’est suicidée après avoir souffert tout au long de sa vie d’abus sexuels et de trafic sexuel », annonce sa famille dans un communiqué publié par la presse anglo-saxonne, que relaie aussi l’AFP.
Mon but a toujours été de montrer que les riches et puissants ne sont pas au-dessus des lois et doivent rendre des comptes
Mon but a toujours été de montrer que les riches et puissants ne sont pas au-dessus des lois et doivent rendre des comptes
Virginia Giuffre en 2022
« Virginia était une guerrière acharnée dans la lutte contre les abus sexuels et le trafic sexuel (…). En fin de compte, le bilan des abus est si lourd qu’il est devenu insupportable pour elle d’en supporter le poids », ajoute le texte partagé par NBC News (nouvelle fenêtre). Mère de trois enfants, la quadragénaire avait fait de son traumatisme le combat d’une vie. « Mon but a toujours été de montrer que les riches et puissants ne sont pas au-dessus des lois et doivent rendre des comptes », martelait-elle il y a trois ans alors qu’elle attaquait en justice le prince Andrew à New York.
Née Virginia Roberts en 1983 en Californie, l’Américano-australienne a grandi en Floride, passant de famille d’accueil en famille d’accueil. Elle n’a que 15 ans quand Ghislaine Maxwell lui propose de devenir masseuse pour son petit ami, le milliardaire Jeffrey Epstein. Le point de départ d’un cauchemar qui la voit devenir une « esclave sexuelle ». Dans une interview à la BBC, elle racontera avoir été « passée comme un plateau de fruit » d’amis en amis. La jeune femme a notamment témoigné de sa rencontre en 2001 avec le prince Andrew, fils cadet de la reine Elizabeth II.
Un accord financier avec le frère du roi
Elle affirmait avoir été forcée d’avoir des relations sexuelles avec le duc d’York à trois reprises entre 2001 et 2002, ce que lui a toujours nié. Il assurait même « ne pas se souvenir avoir rencontré cette jeune femme » dans une désastreuse interview à la BBC à l’automne 2019, malgré l’existence d’une photo les montrant bras dessus bras dessous. Cet entretien a précipité la chute du prince Andrew, qui s’est retiré de la vie publique avant d’être déchu dans la foulée par sa mère de son titre royal et de ses honneurs militaires. Il s’est évité un procès à New York en concluant un accord à plusieurs millions de dollars.
Jeffrey Epstein s’est suicidé en prison en 2019, Ghislaine Maxwell a été condamnée à 20 ans en prison en 2021. Le mois dernier, Virginia Giuffre avait publié des images le visage tuméfié après un accident de voiture, déclarant n’avoir plus que quelques jours à vivre. La police n’avait fait état que d’un « accident mineur » entre un bus scolaire et un autre véhicule. L’agente de la quadragénaire a précisé par la suite que la quadragénaire n’avait pas réalisé que ses messages avaient été rendus publics, rappelle l’AFP.
« Elle souffrait d’une véritable douleur physique, d’une insuffisance rénale. Mais je pense que la douleur mentale était pire », indique son frère Danny Wilson à NBC News. Virginia Giuffre avait fondé une association de soutien à la parole des victimes d’agression et de trafic sexuels, pour qui elle était « un phare » selon son agente new-yorkaise Dini von Mueffling. « Son courage m’a poussé à me battre plus fort, et sa force était impressionnante », acquiesce son avocate Sigrid McCawley, saluant « l’un des êtres humains les plus extraordinaires qu’elle ait eu l’honneur de connaître ».