La ville de Viry-Châtillon (Essonne) instaurera à partir de samedi un couvre-feu de 22 heures à 6 heures du matin pour les mineurs de moins de 13 ans, a annoncé, mardi 15 avril, la municipalité dans un communiqué. « Cet arrêté permettra non seulement de protéger ces mineurs en ne les laissant pas divaguer dans les rues, mais aussi de responsabiliser les parents puisque l’enfant sera systématiquement reconduit à son domicile », détaille dans ce document Jean-Marie Vilain (Les Centristes), le maire de la commune.
Contacté par l’Agence France-Presse, l’édile précise qu’il est aussi possible que les enfants soient emmenés temporairement au commissariat. « Si les parents sont amenés à venir chercher leurs enfants, peut-être que ça va les faire réfléchir un peu », note-t-il, ajoutant « qu’il n’y a pas de sanction prévue ».
L’édile affirme « ne pas avoir de chiffres » concernant les faits délictueux commis par des mineurs de moins de 13 ans dans les rues de sa commune. Mais cette dernière avait été « très marquée », rappelle-t-il, par la mort en avril 2024 de Shemseddine, passé à tabac à 15 ans près de son collège par trois mineurs et un majeur, drame qui avait suscité une immense émotion. « J’ai surtout de l’inquiétude pour les enfants, ce n’est pas une question de répression », assure M. Vilain, rappelant « les phénomènes de rixes » qui touchent le département.
Restrictions concernant la vente d’alcool
L’Essonne, département du sud de l’Ile-de-France peuplé de 1,3 million d’habitants, est régulièrement le théâtre d’affrontements entre bandes de jeunes adolescents venus de quartiers rivaux. Un quart des rixes recensées en France ont lieu dans ce département, avaient noté plusieurs responsables politiques lors d’une conférence sur le sujet.
Pour « renforcer la tranquillité publique », la ville de 31 000 habitants généralise par cet arrêté une mesure qu’elle avait d’abord mise en place sur la période estivale depuis 2017. Les feux en plein air, les barbecues et l’utilisation de narguilés dans l’espace public seront également interdits à compter de samedi. Le communiqué mentionne également de nouvelles restrictions concernant la vente au détail de boissons alcoolisées dans la commune mises en place depuis le 24 mars.
Des mesures de couvre-feu pour les mineurs ont déjà été adoptées en 2024 dans d’autres communes, comme Nice, Béziers ou Limoges. A Nice, le maire, Christian Estrosi (Horizons), avait plaidé pour une mesure de « bon sens ». Le maire de Béziers, Robert Ménard, proche de l’extrême droite, avait lui justifié cet arrêté par le « nombre croissant de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes en pleine nuit » et une « aggravation du nombre » de délits.