C’est un enjeu crucial de la lutte contre les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Voire son point de départ : identifier les sites industriels qui émettent ces composés chimiques indestructibles dans l’environnement et associés à de nombreuses maladies.
Jusqu’à récemment, personne n’avait de visibilité sur la présence de PFAS dans les rejets industriels – pas même les services de l’Etat. Ce n’est qu’en juin 2023 que le ministère de la transition écologique a imposé aux sites industriels les plus sensibles, regroupés dans la catégorie des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), d’analyser les PFAS dans leurs rejets aqueux.
Grâce à ces tests, le gouvernement a commencé à recenser, au cours des derniers mois, une liste de sites « prioritaires » du point de vue du risque que représentent les PFAS, sans toutefois consentir à la rendre publique. Après avoir eu accès aux critères de sélection du ministère, détaillés dans notre méthodologie, Le Monde a pu reconstituer, à partir de données publiques, une liste de près de 300 sites préoccupants.
Des critères complémentaires à ceux du gouvernement, mis au point par l’organisation non gouvernementale (ONG) Générations futures, qui publie mardi 1er avril un rapport sur le sujet, permettent d’ajouter 80 émetteurs à cette sélection. Au total, ces quelque 380 sites concentrent à eux seuls 99 % des émissions de l’ensemble des 3 000 à 4 000 ICPE auxquelles l’Etat a imposé des analyses.
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