Le nombre d’attaques de drones russes longue portée en forte hausse en juin
Le nombre de drones longue portée – de type Shahed – lancés par la Russie contre l’Ukraine a augmenté en juin de 36,8 % sur un mois, selon une analyse de l’Agence France-Presse établie mardi.
D’après les chiffres publiés quotidiennement par l’armée ukrainienne, la Russie a envoyé 5 438 drones, le nombre le plus élevé depuis le début de l’invasion, en février 2022, contre 3 974 en mai.
Il s’agit des drones envoyés de nuit contre l’Ukraine de la Russie et comptabilisés chaque matin par Kiev. Ces chiffres n’incluent pas les attaques d’autres types de drones, comme les drones FPV, pilotés au casque, utilisés massivement sur le front.
En plus des drones, l’armée de l’air russe a également tiré en juin 236 missiles lors de ses attaques nocturnes, selon Kiev, soit près du double de mai.
L’Ukraine appelle les Etats-Unis et ses alliés européens à renforcer ses systèmes de défense antiaériens afin de protéger ses infrastructures critiques, alors que les négociations avec Moscou sont dans l’impasse. Ces attaques déclenchent des alertes aériennes dans les villes du pays et perturbent les nuits de milliers de civils, contraints parfois de se réfugier dans des abris.
Moscou mène des attaques combinées de drones et de drones « leurres » visant à saturer et induire en erreur les défenses antiaériennes ukrainiennes, qui doivent couvrir un large territoire.
En juin, le président russe, Vladimir Poutine, a souligné que les drones constituaient un élément de plus en plus important de la puissance militaire russe. Il a affirmé que jusqu’à 50 % des attaques ayant « détruit et endommagé des équipements et des installations » en Ukraine étaient lancées par des unités de drones. « Leur efficacité ne cesse de croître », a-t-il déclaré lors d’une réunion télévisée, précisant que son armée créait une branche distincte dévolue aux drones.
Selon les chiffres de Kiev, malgré l’intensification des attaques en juin, le taux d’interception de drones et de missiles russes par les défenses ukrainiennes a atteint 86 %, contre 81 % en mai.
Evaluer les conséquences de ces attaques de drones russes est complexe, l’Ukraine fournissant très peu, voire pas, de détails sur les cibles touchées.
Une analyse de l’ONU conclut que la Russie est responsable de l’explosion de la prison d’Olenivka, en 2022
Une analyse des Nations unies (ONU) juge que la Russie est responsable de l’explosion survenue à la prison d’Olenivka dans la nuit du 28 au 29 juillet 2022, où étaient détenus plusieurs centaines de militaires ukrainiens faits prisonniers lors de la reddition de l’usine sidérurgique d’Azovstal, à Marioupol. L’attaque avait tué plus de 50 prisonniers de guerre ukrainiens, écrit Dmytro Lubinets, le médiateur ukrainien pour les droits humains, le 30 juin.
La Russie avait accusé l’Ukraine, affirmant qu’elle aurait frappé avec des Himars. Selon le médiateur, un groupe d’experts de l’ONU a publié un rapport détaillé démontrant que c’est bien la Russie qui avait planifiée l’attaque : « Le rapport identifie les armes et les munitions que les forces armées russes ont utilisées pour tuer les prisonniers de guerre ukrainiens, et examine également en détail la planification, l’organisation et l’exécution du meurtre. »
Le commandant en chef de l’armée ukrainienne interdit les rassemblements de troupes et d’équipements
Dans un message sur les réseaux sociaux, mardi, Oleksandr Syrsky, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, annonce que la durée de la formation militaire de base sera portée à cinquante et un jours (contre quarante-neuf actuellement). Il interdit la concentration de personnel et de matériel militaire, ainsi que l’hébergement de soldats dans des camps sous tentes dans les centres d’entraînement pour les protéger contre les frappes de missiles russes.
Dans le Washington Post, un soldat ukrainien a raconté qu’il se trouvait dans le sous-sol d’un bâtiment universitaire et devait participer à la cérémonie lorsque les missiles sont tombés et ont fauché des civils. Le gouvernement ukrainien avait approuvé le limogeage de Volodymyr Artioukh, le chef de l’administration militaire régionale de Soumy, accusé de négligence par certains responsables.
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