C’est une disposition trop peu connue de la loi d’orientation des mobilités de décembre 2019 : les entreprises qui exploitent un parc de plus de 100 voitures ou véhicules utilitaires légers doivent décarboner progressivement leur flotte. En 2025 et 2026, elles doivent acheter au moins 20 % de voitures électriques ou d’hybrides rechargeables, 40 % de 2027 à 2029, et 70 % à partir de 2030. Pour la troisième année d’affilée, l’ONG Transport & Environnement (T & E) fait le bilan, dans une étude publiée mercredi 19 février, de cette loi et de l’action des 3 700 entreprises françaises (moins de 1 % du total) soumises à ces quotas. Le résultat est très décevant : seul un groupe sur quatre respecte la loi. Quelque 45 % des entreprises visées par cette loi n’ont même pas immatriculé un seul véhicule électrique en 2024. Globalement, les entreprises font moins bien que les particuliers dans la décarbonation de leur mobilité.
Le bilan de T & E présente toutefois plusieurs signes d’espoir. Dans chaque secteur d’activité, l’ONG a identifié des entreprises motrices qui respectent les quotas et font même mieux que les objectifs. « Une fois lancée, la transition électrique est rapide », note Léo Larivière, auteur de l’étude. Les retours d’expérience sur le coût total d’utilisation, l’image de marque ou la satisfaction des salariés sont très positifs. Autre avantage, le « made in France » en profite nettement. Parmi les bons élèves, l’ONG cite le secteur public, en particulier La Poste, qui, sur 4 588 véhicules renouvelés en 2024, compte 69 % d’électriques (72 % avec les hybrides rechargeables). C’est d’autant plus louable que sa flotte intègre une forte proportion de véhicules utilitaires. Orange est à 41 %, Vinci et Bouygues (plus de 10 000 véhicules chacun) sont à 27 % d’électriques.
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