La Turquie disposée à accueillir des négociations sur l’Ukraine
« Les pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine se poursuivront à Istanbul là où ils s’étaient arrêtés [en 2022] », a communiqué la présidence turque dans un communiqué, ajoutant que « la Turquie est prête à accueillir des négociations qui conduiraient à une solution permanente » au conflit.
Samedi 10 mai, Vladimir Poutine s’est dit prêt « à des négociations sans aucune condition préalable » et a proposé d’entamer des négociations « dès jeudi prochain, le 15 mai, à Istanbul », précisant qu’il devait s’entretenir avec son homologue turc.
Auparavant, M. Erdogan, qui s’était entretenu par téléphone avec le président Emmanuel Macron, de retour de Kiev, avait évoqué un « tournant historique » pour mettre fin à la guerre en Ukraine et estimé que « cette occasion devait être saisie ». « La Turquie est prête à apporter tous les soutiens possibles, y compris en accueillant les négociations, afin de parvenir à un cessez-le-feu et à une paix durable », avait-il insisté, selon la présidence turque. Les services de la présidence française ont confirmé cet entretien, lors duquel M. Macron « a rendu compte des travaux [de samedi] à Kiev » à M. Erdogan.
La Turquie est le seul membre de l’OTAN à continuer de parler aussi bien avec Kiev qu’avec Moscou. Elle avait déjà accueilli en mars 2022, un mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le premier face-à-face entre les ministres des affaires étrangères russe et ukrainien, à Istanbul. Cette réunion, la seule à ce jour à ce niveau, était restée sans suite. Depuis, les deux pays ont tenu en février et en avril deux « réunions techniques » à Istanbul, entre leurs diplomates.
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Ce qu’il faut retenir dimanche 11 mai, à 14 heures
- Volodymyr Zelensky attend de la Russie qu’elle s’engage à un cessez-le-feu et se dit « prêt » à des pourparlers, après que Vladimir Poutine a assuré hier samedi que « la Russie [était] prête à des négociations sans aucune condition préalable » à partir de jeudi, repoussant à de telles discussions toute possibilité d’instaurer un cessez-le-feu de trente jours à partir de lundi exigé par Kiev et ses alliés.
- Donald Trump a assuré « continuer à travailler avec les deux parties » pour mettre fin au conflit en Ukraine, saluant « un potentiel grand jour » après la proposition par Vladimir Poutine de négociations « directes » entre Kiev et Moscou et l’appel des Occidentaux à un cessez-le-feu dès lundi.
- Cent huit drones russes ont été lancés sur l’Ukraine, dans la nuit de samedi à dimanche après la fin de la trêve de trois jours décrétée unilatéralement par Moscou et que les deux pays se sont accusés de ne pas avoir respectée. « A la suite de l’attaque ennemie, l’oblast de Soumy a souffert », détaille l’armée de l’air ukrainienne sur Telegram.
- Dans sa première prière dominicale depuis son élection, le pape Léon XIV a demandé « une paix authentique, juste et durable » en Ukraine, formule qui tranche avec le ton qu’employait François. Au nom d’un pacifisme total, celui-ci appelait plus volontiers de ses vœux une paix immédiate, et avait demandé à l’Ukraine d’avoir « le courage du drapeau blanc ».
Le pape Léon XIV laisse entrevoir une rupture avec François sur la guerre en Ukraine lors de sa première prière dominicale
L’évolution est subtile, prudente, mais claire : dans sa première prière dominicale depuis son élection, le pape Léon XIV a laissé entrevoir une rupture avec son prédécesseur argentin sur le dossier ukrainien. Le pape américain s’est exprimé au balcon de la basilique Saint-Pierre pour le regina cæli, dimanche 11 mai, et il a appelé « les grands de ce monde » à arrêter la guerre, que ce soit à Gaza, entre l’Inde et le Pakistan, ou encore en Ukraine.
S’agissant de cette dernière, il a demandé « une paix authentique, juste et durable », formule qui tranche avec le ton qu’employait François. Au nom d’un pacifisme total, celui-ci appelait plus volontiers de ses vœux une paix immédiate, et avait demandé à l’Ukraine d’avoir « le courage du drapeau blanc ».

Cette sémantique est proche de celle employée par Kiev et ses alliés européens, qui font valoir qu’un simple arrêt des combats ne résoudra rien, quand l’administration américaine dirigée par Donald Trump pousse Kiev à accepter un accord de paix aux termes de Moscou, semblable à une capitulation pure et simple.
Lire l’article de Benoît Vitkine, envoyé spécial du Monde au Vatican.
Volodymyr Zelensky attend de la Russie qu’elle s’engage à un cessez-le-feu et se dit « prêt » à des pourparlers
« Il est inutile de poursuivre la tuerie, ne serait-ce qu’une seule journée. Nous attendons de la Russie qu’elle confirme un cessez-le-feu, complet, durable et fiable, à partir de demain 12 mai, et l’Ukraine est prête à la rencontrer », a écrit le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur les réseaux sociaux. « Le monde entier attend cela depuis très longtemps. Et la toute première étape pour véritablement mettre fin à une guerre est un cessez-le-feu. »
Volodymyr Zelensky a également salué un « signe positif » après que Vladimir Poutine a assuré hier samedi que « la Russie [était] prête à des négociations sans aucune condition préalable » proposant de « commencer dès jeudi prochain, le 15 mai, à Istanbul », repoussant à de telles discussions toute possibilité d’instaurer un cessez-le-feu de trente jours exigé par les alliés de Kiev.
Le président russe n’a « pas exclu » que l’idée d’un cessez-le-feu soit discutée lors de pourparlers avec Kiev, mais il a souligné que ces discussions devraient porter sur « les causes profondes du conflit ».
Plus de cent drones lancés par la Russie contre l’Ukraine après la trêve, dans la nuit de samedi à dimanche, selon l’armée de l’air ukrainienne
Après la fin de la trêve de trois jours décrétée unilatéralement par Moscou et que les deux pays se sont accusés de ne pas avoir respectée, « dans la nuit du 11 mai (à partir de 2 heures), l’ennemi a attaqué avec 108 drones d’attaque de type Shahed et d’autres types de drones », a écrit l’armée de l’air ukrainienne sur Telegram, affirmant que 60 d’entre eux avaient été abattus. « A la suite de l’attaque ennemie, l’oblast de Soumy a souffert », complète-t-elle.
« Quarante et un drones imitateurs ont été perdus sur place, sans conséquences négatives », ajoute l’armée de l’air ukrainienne, ne détaillant pas le sort des sept drones restants.
L’Ukraine et ses alliés réclament à la Russie un cessez-le-feu de trente jours, Vladimir Poutine les ignore, et propose des négociations directes avec Kiev le 15 mai
Par Thomas d’Istria, Philippe Ricard

Donald Trump compte « continuer à travailler » avec Kiev et Moscou pour mettre fin au conflit
Donald Trump a assuré, dans la nuit de samedi à dimanche, compter « continuer à travailler avec les deux parties » pour mettre fin au conflit en Ukraine, saluant « un potentiel grand jour » après la proposition par Vladimir Poutine de négociations « directes » entre Kiev et Moscou et l’appel des Occidentaux à un cessez-le-feu dès lundi.

« C’est potentiellement un grand jour pour la Russie et l’Ukraine ! », a écrit le président des Etats-Unis sur son compte Truth Social, sans expliciter à quoi il faisait référence, ajoutant : « Pensez aux centaines de milliers de vies qui seront sauvées avec la fin, espérons-le, de ce “bain de sang” sans fin. (…) Je continuerai à travailler avec les deux parties pour m’assurer que cela se produise. »
Les négociations proposées par Poutine sont « un premier mouvement », mais ce n’est « pas suffisant », dit Macron
Les négociations « directes » proposées par le président russe Vladimir Poutine entre la Russie et l’Ukraine, en réponse au cessez-le-feu « inconditionnel » exigé par Kiev et ses alliés, sont « un premier mouvement mais il n’est pas suffisant », a réagi Emmanuel Macron.
« C’est une façon de ne pas répondre. Il ne faut pas lâcher », a ajouté le président français à son arrivée à la frontière polonaise, tôt dimanche matin, en descendant du train de retour d’Ukraine. « Il faut qu’on tienne bon avec les Américains pour dire que le cessez-le-feu lui est inconditionnel et après on peut discuter le reste », a-t-il dit à quelques journalistes. Le chef de l’Etat juge qu’il s’agit d’une nouvelle manœuvre dilatoire : « Ca montre qu’il cherche une voie mais il y a toujours chez lui la volonté de gagner du temps. » « C’est inacceptable pour les Ukrainiens parce qu’ils ne peuvent pas accepter des discussions parallèles alors qu’ils continuent à être bombardés, considère-t-il. C’est un premier mouvement mais il n’est pas suffisant. »
Ce qu’il faut savoir, dimanche 11 mai à l’aube
- Dans la nuit de samedi à dimanche, Vladimir Poutine a proposé des négociations directes avec l’Ukraine à Istanbul le 15 mai, « sans aucune condition préalable ». Il a affirmé qu’il s’entretiendrait avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, à ce sujet dimanche.
- Le cessez-le-feu de soixante-douze heures décrété par la Russie en Ukraine, que Moscou a violé des centaines de fois, selon Kiev, a pris fin à minuit dans la nuit de samedi à dimanche (23 heures à Paris, samedi soir).
- L’Ukraine et ses alliés européens ont proposé à Moscou un cessez-le-feu « complet » de trente jours à partir de lundi, à l’issue d’une visite à Kiev d’Emmanuel Macron, de Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk samedi. En cas de refus de Moscou, les Européens ont menacé de durcir les sanctions.
- Le Kremlin a dit « devoir réfléchir » à la proposition, avant d’avancer une réponse, par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov. Ce dernier a jugé que les Européens « confrontent » Moscou par leurs déclarations et positions, estimant que « faire pression sur [la Russie] est inutile ».
- A l’issue de leur annonce, les digireants européens et le président ukrainien ont échangé par téléphone avec Donald Trump. « Ce fut une conversation enrichissante, positive et concrète », a déclaré Volodymyr Zelensky. La Maison Blanche ne s’est pas encore exprimée.
- Le contrôle de la trêve proposée, si elle entre en vigueur, sera « assurée principalement par les Etats-Unis » avec une contribution européenne, a détaillé peu après Emmanuel Macron.
- « L’Ukraine est prête à participer à des négociations sous toutes leurs formes », a par ailleurs assuré Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien ne ferme donc pas la porte à des discussions directes avec Moscou.
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