Déjà les skieurs avaient surgi dans les rues de Davos, en Suisse, où, jusque-là, il était plus courant de croiser Al Gore, l’ancien vice-président américain, qu’un snowboard. Le 55e Forum économique mondial s’achevait, c’était l’ultime moment pour redonner un peu d’espoir aux patrons allemands, italiens, suédois ou français, qui avaient déambulé toute la semaine, le moral dans leurs chaussettes de montagne.
« Il y a trop de pessimisme envers l’Europe. Il est probablement temps d’y investir à nouveau », a lâché, vendredi 24 janvier, Larry Fink, le fondateur et PDG de BlackRock, l’empire qui gère 11 500 milliards de dollars d’actifs (10 951 milliards d’euros). Surtout, M. Fink visait à secouer les dirigeants politiques : « L’Europe est un mythe, ça ne marche pas et je ne vois pas les choses avancer », a ajouté le financier. Forcément, la formule a agacé Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, même si elle a reconnu que l’Union européenne ne « fonctionne pas comme un marché unique ».
La bonne nouvelle ? La menace que représente l’arrivée de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis apparaît si « existentielle », selon l’expression de Mme Lagarde, qu’elle force les dirigeants européens à agir. « Nous pouvons espérer qu’il va se produire la même réaction qu’en 1992, lorsque le choc externe qu’a représenté la chute de l’Union soviétique a permis à l’Europe de faire un grand pas en avant », compare Philipp Hildebrand, vice-président de BlackRock.
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