Un mandat de 1897 à 1901
C’est une figure tutélaire régulièrement convoquée en ces temps troublés de guerre commerciale. Dès son discours d’investiture, le 20 janvier, Donald Trump a tressé des couronnes à l’un de ses lointains prédécesseurs, pourtant pas le plus connu. « Le président McKinley a rendu notre pays très prospère grâce aux tarifs douaniers et à son talent », a résumé le milliardaire fraîchement réélu. Un hommage au 25e président des Etats-Unis (de 1897 à 1901), surnommé « Tariff King » (« roi des droits de douane ») pour ses mesures protectionnistes destinées à soutenir l’industrie américaine, d’abord proposées comme élu de l’Ohio, puis aux plus hautes fonctions nationales. En annonçant, le 2 avril, lors de ce qu’il a baptisé le « Liberation Day », une forte hausse des tarifs douaniers visant de nombreux pays, Trump veut s’inscrire dans les pas de McKinley. Quitte à tordre l’histoire et à réécrire la légende de son prédécesseur.
Un Républicain populaire dans la classe ouvrière
Septième d’une large fratrie, William McKinley est né en 1843 dans une famille méthodiste de l’Ohio favorable à l’abolition de l’esclavage. Lors de la guerre de Sécession (1861-1865), il combat dans le camp nordiste et atteint le grade de major, avant de commencer des études de droit. Très pieux, il se marie et reste toute sa vie aux côtés de son épouse, lourdement affectée par la mort précoce de leurs deux filles. Décrit comme un « homme d’affaires » par Donald Trump, il fut, avant tout, avocat. Lors de grandes grèves industrielles, il défend avec succès des mineurs de charbon arrêtés dans le cadre d’affrontements avec des briseurs de grève, ce qui lui vaut d’être populaire auprès des ouvriers. A cette occasion, il se lie par ailleurs d’amitié avec Marcus Hanna, riche propriétaire minier et futur mécène. Membre du Parti républicain, il est élu en 1876 à la Chambre des représentants.
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