Le Royaume-Uni a annoncé, mercredi 30 avril, avoir mené une frappe aérienne, en coordination avec l’armée américaine. L’armée britannique a ciblé une unité de production de drones des rebelles houthistes au Yémen.
« Les forces britanniques ont participé à une opération conjointe avec les forces américaines contre une cible militaire houthiste au Yémen », a précisé le ministère de la défense britannique dans un communiqué. La frappe a eu lieu à environ 25 kilomètres au sud de la capitale, Sanaa, « de nuit, quand la probabilité que des civils se trouvent dans la zone est réduite », a assuré le ministère.
Le Royaume-Uni avait déjà participé aux frappes menées contre les houthistes à partir de début 2024 par les Etats-Unis, proche allié d’Israël. Mais c’est la première fois qu’il annonce publiquement de telles opérations depuis que Washington a lancé, à la mi-mars, une nouvelle campagne contre les rebelles.
La frappe, menée par des avions de combat britanniques Typhoon, visait « un ensemble de bâtiments abritant la fabrication de drones du type de ceux utilisés pour attaquer les navires dans la mer Rouge et le golfe d’Aden ».
Les houthistes, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont pris pour cible la navigation maritime depuis fin 2023, en soutien du Hamas à Gaza, l’enclave palestinienne dévastée par la guerre avec Israël. Ils revendiquent également des tirs de missiles directement sur l’Etat hébreu, qui dit régulièrement les intercepter.
L’armée américaine revendique avoir frappé 1 000 cibles depuis la mi-mars
De son côté, mardi, le ministère de la défense américain a déclaré que l’armée américaine avait frappé depuis le 15 mars plus de 1 000 cibles au Yémen. « Les frappes du CentCom [commandement central des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, l’Asie du Sud et l’Asie centrale] ont touché plus de 1 000 cibles, tuant des combattants et des dirigeants houthistes (…) et dégradant leurs capacités », a affirmé dans un communiqué Sean Parnell, un porte-parole du Pentagone.
Dimanche, le CentCom avait évoqué plus de 800 cibles atteintes depuis la mi-mars et dénombré des centaines de morts parmi les rebelles. Quelques heures après cette annonce, les houthistes ont accusé l’armée américaine d’avoir bombardé une prison de Saada, leur fief dans le nord du Yémen, faisant 68 morts et 47 blessés parmi des migrants africains qui y étaient détenus.
Sollicité par l’Agence France-Presse, le CentCom a annoncé « être au courant des allégations de pertes civiles liées aux frappes américaines au Yémen, et prendre ces allégations très au sérieux ». « Une évaluation des dégâts ainsi qu’une enquête sur ces affirmations sont en cours », a-t-il ajouté.