Les rebelles yéménites houthistes ont libéré, samedi 25 janvier, 153 prisonniers « liés au conflit » en cours depuis une décennie dans ce pays de la péninsule arabique, a annoncé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Les prisonniers ont été libérés à Sanaa, capitale du Yémen dont les houthistes soutenus par l’Iran ont pris le contrôle en 2014, précipitant le pays dans une guerre civile.
La libération des détenus « a apporté un soulagement et une joie bien nécessaires aux familles qui attendaient avec impatience le retour de leurs proches », a déclaré Christine Cipolla, cheffe de la délégation du CICR au Yémen.
Abdoulqader Al-Mourtada, chef du comité des houthistes pour les affaires des prisonniers, a quant à lui déclaré dans un communiqué que cette initiative avait été prise « pour des raisons humanitaires et de manière unilatérale » : « la plupart [sont] des malades, des blessés et des personnes âgées », a-t-il ajouté.
Arrestation de salariés de l’ONU
Cette libération survient au lendemain de l’annonce par l’Organisation des Nations unies (ONU) de l’arrestation de sept de ses salariés au Yémen par les rebelles houthistes, qui détiennent déjà des dizaines d’employés des Nations unies et de plusieurs organisations humanitaires. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé ces arrestations « arbitraires » et « inacceptables », réclamant la libération « immédiate et inconditionnelle » de tous les membres du personnel de l’ONU détenus au Yémen. Les houthistes affirment que ces arrestations sont liées à l’existence d’un réseau d’espionnage américano-israélien.
La libération de prisonniers yéménites samedi survient aussi après la signature par le nouveau président américain, Donald Trump, d’un décret visant à réinscrire les houthistes sur la liste des organisations terroristes.
La guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts et provoqué l’une des pires crises humanitaires au monde. Les combats ont considérablement baissé en intensité depuis une trêve négociée par l’ONU en avril 2022, bien que celle-ci ait officiellement pris fin six mois plus tard.