Son cinéma fut celui des causes justes, des vérités pas bonnes à dire, des destins d’hommes qui, déterminés à aller au bout de leur mission, risquent leur vie. Il dénonçait les abus de pouvoirs dans des divertissements grand public, aux allures de polars. Il se targuait, à juste titre, d’avoir été le cinéaste français le plus censuré de la Ve République : Yves Boisset est mort lundi 31 mars à l’âge de 86 ans, a annoncé sa famille à l’Agence France-Presse. Il était soigné depuis plusieurs jours à l’hôpital franco-britannique de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), où il s’est éteint.
Né le 14 mars 1939 à Paris, cet irréductible était fils de professeurs. Elevé dans une ferme, son père était l’illustration de l’ascenseur social de la IIIe République : il finit sa carrière inspecteur général de l’Instruction publique après avoir enseigné les lettres (français, latin, grec). Sa mère était professeure d’allemand. Il a 8 ans lorsqu’un drame assombrit la famille : son petit frère avale un médicament pour adultes qu’avait laissé traîner le grand-père maternel, il meurt ; son père ne pardonna pas, n’adressa plus la parole à son épouse.
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