Sept plaintes ont été déposées, mercredi 12 mars, par l’association animaliste L214 auprès du parquet de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et une auprès du parquet de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) contre huit propriétaires d’élevages porcins, tous situés dans les Côtes-d’Armor et fournissant les supermarchés E. Leclerc.
L’un de ses plaintes a conduit le parquet à ouvrir une enquête, a fait savoir, à l’Agence France-Presse (AFP), Fabrice Tremel, procureur de la République de Saint-Malo.
Filmées en octobre et novembre 2024, les photos et vidéos diffusées jeudi par l’association montrent des cochons vivant sur leur lisier, des truies enfermées dans des cages étroites, et des cadavres de porcelets en état de décomposition avancée, abandonnés au milieu des animaux.
« Le fait que ce soit huit élevages distincts montre qu’il ne s’agit pas d’anomalies isolées mais bien d’une cruauté structurelle, institutionnelle, presque cautionnée par Leclerc », dénonce, auprès de l’AFP, Ambre Bernard, chargée de campagne contre l’élevage intensif pour L214. En mars 2024, l’association avait déposé plainte contre un éleveur possédant deux élevages porcins dans le Morbihan fournissant également les magasins Leclerc, rappelle Mme Bernard.
« La réponse de Leclerc a été à chaque fois de dire que ce sont des exceptions et nous arrêtons de travailler avec ces élevages », explique-t-elle. « Mais nous ne voulons plus entendre leurs excuses, nous voulons un engagement ferme contre ces pratiques illégales », ajoute la représentante de l’association.

« Pousser les éleveurs dans la bonne direction »
Dans les huit élevages visés jeudi, les porcelets ont été mutilés sans anesthésie et les porcs « passent leur vie enfermés dans des bâtiments, sans aucun accès à l’extérieur », dénonce L214. Encagées, les truies ne peuvent pas se retourner « pendant la moitié de leur existence ».
« Au-delà de la plainte pénale, nous visons une réaction de E.Leclerc car ce sont eux qui font la donne dans l’industrie en brassant des volumes complètement faramineux : ils doivent pousser les éleveurs dans la bonne direction », plaide Mme Bernard.
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En septembre 2024, le parquet de Saint-Brieuc avait dit ouvrir une enquête préliminaire à la suite d’une plainte de L214 « pour maltraitance animale » visant un élevage porcin des Côtes-d’Armor, dont les cochons étaient ensuite abattus dans un abattoir E. Leclerc. Le 20 février, L214 avait aussi porté plainte contre deux élevages porcins partenaires du distributeur alimentaire Lidl France.