Les inégalités sont de plus en plus criantes dans la Silicon Valley. En présentant le rapport annuel de son organisation, Joint Venture Silicon Valley, un institut d’études peu suspect de sympathies radicales, son président, Russell Hancock, a mis en garde, le 7 mars, contre « les conditions d’instabilité et de révolte » que créée l’élargissement du fossé entre les très riches et les pauvres. Un diagnostic inhabituel dans une région habituée aux fortunes colossales.
Selon ce document, le Silicon Valley Index, qui mesure la santé de l’économie et de la population de la région depuis 1995, la concentration de richesses n’a jamais été aussi prononcée. La Silicon Valley – la péninsule qui s’étend entre San Francisco et San José, à 80 kilomètres au sud – compte 56 milliardaires et 145 000 millionnaires. Les 1 % les plus riches, soit quelque 9 000 foyers, possèdent 42 % de la richesse collective soit 421 milliards de dollars (389 milliards d’euros). Les 10 % les plus fortunés, eux, détiennent 71 % de la richesse collective, une augmentation de 1 point par rapport à 2023.
A eux seuls, les neuf milliardaires les plus riches possèdent quinze fois plus de liquidités (150 milliards de dollars) que la moitié de la population de la région (10 milliards de dollars pour 447 000 foyers). Sur la liste, Mark Zuckerberg (Meta), Laurene Powell Jobs (la philanthrope et veuve de Steve Jobs d’Apple), Larry Page et Sergey Brin (les fondateurs de Google), Jensen Huang (Nvidia), Eric Schmidt (ancien PDG de Google), Jan Koum (cofondateur de WhatsApp), le financier George Roberts, et Robert Pera (Ubiquiti Networks).
Il vous reste 76.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.