La force de l’ONU en Centrafrique a assuré, mercredi 17 avril, qu’une trentaine de civils avaient été tués en douze jours dans différentes régions du pays, exhortant rebelles et milices d’autodéfense à « cesser immédiatement les hostilités ».
Une nouvelle guerre civile extrêmement meurtrière, qui avait commencé en 2013, a considérablement baissé d’intensité après 2018. Mais elle s’est transformée peu à peu en affrontements épars et sporadiques entre, d’un côté, des mouvements armés rebelles ou prédateurs et, de l’autre, l’armée, ses soutiens russes du Groupe Wagner et certaines milices d’autodéfense qui leur servent de supplétifs.
La mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) « condamne fermement les tueries ignobles d’une trentaine de civils lors d’attaques perpétrées » entre le 2 et le 14 avril dans le sud-est, le sud et l’ouest du pays, a-t-elle dit dans un communiqué. La force de maintien de la paix de la Minusca, établie depuis 2014, compte aujourd’hui quelque 14 000 casques bleus.
Le 2 avril à Lime, localité située à une quinzaine de kilomètres de Bohong (préfecture de l’Ouham-Pendé, Nord-Ouest), des éléments présumés du mouvement rebelle Groupe 3R (pour « retour, réclamation et réhabilitation ») « ont massacré 24 civils, y compris des femmes et des enfants », écrit la Minusca, sans autre précision. Puis « les corps de trois civils ainsi que celui d’une quatrième personne ont été retrouvés » le 13 avril « par des habitants du village de Tabane », près de Zemio (Sud-Est), toujours selon la Minusca. Et le 14 avril, « la force a découvert des corps dans le village de Pologbota », à quelque 300 kilomètres plus à l’ouest, a ajouté la Minusca, sans en préciser le nombre ni les circonstances de leur mort.
« La Minusca exhorte les groupes armés et les groupes d’autodéfense (…) à cesser immédiatement les hostilités et les violences, dont les principales victimes sont les civils », conclut la mission de l’ONU, qui fait savoir que « la situation sécuritaire s’est dégradée ces dernières semaines » dans la préfecture du Haut-Mbomou, où est située Zemio.
En décembre 2020, le président, Faustin-Archange Touadéra, avait appelé Moscou à la rescousse face à des rebelles qui marchaient sur Bangui. Des centaines d’hommes du Groupe Wagner étaient alors venus renforcer les centaines de paramilitaires déjà présents. Depuis, les ONG internationales et l’ONU accusent aussi bien les rebelles que les militaires centrafricains et les paramilitaires de Wagner de commettre régulièrement crimes et exactions contre les civils.