Le reparenting consiste à prendre soi-même et de son enfant intérieur pour se libérer du poids et des traumatismes de l’enfance.
Ce long processus permet d’apprendre à s’apporter soi-même les besoins et sentiments nécessaires à son épanouissement.
La figure de l’enfant intérieur est centrale dans la psychothérapie. Pour Carl Jung, père fondateur de la psychologie analytique : « Cet enfant est vivant, cet enfant est éternel, il est en devenir constant, jamais accompli, il demande un soin particulier, une attention et une éducation. C’est la partie de la personnalité humaine qui aimerait développer son intégrité« . L’enfant intérieur est la personne que l’on était durant l’enfance et qui reste figée dans cette période. Elle conserve donc les souvenirs, mais aussi les traumatismes.
Le reparenting : pour réparer son enfant intérieur
Pour Shari Botwin, thérapeute spécialisée dans les traumatismes, interrogée par Time Magazine, nous avons tous un enfant intérieur : « Nous grandissons, nous grandissons et notre cerveau devient plus logique, mais cela n’efface pas nos pensées, nos sentiments ou nos souvenirs d’enfance. » Elle ajoute : « La plupart des gens ne réalisent pas que ce sont les effets de ces souvenirs d’enfance qui nous poussent à faire les choix que nous faisons à l’âge adulte« . Or, il arrive que cet enfant intérieur se réveille à la suite d’une situation ou d’un mot, ravivant les blessures et les traumatismes de l’enfance, gardés en soi. Le reparting ou reparentalité en français est une thérapie utilisée par les psychothérapeutes permettant de « réparer » cet enfant intérieur.
Noah Rothschild, psychothérapeute, explique à Well and Good : « La reparentalité est le processus qui consiste à reconnecter nos croyances et nos sentiments les plus anciens et à guérir les blessures de l’attachement et du développement« . Concrètement, le reparentalité consiste à s’apprendre soi-même et à s’apporter les sentiments ou les besoins que les parents n’ont pas su nous apporter lorsque nous étions enfants. C’est par exemple le cas lorsqu’un parent était absent, violent ou négligent. En grandissant, nous cherchons inconsciemment ou inconsciemment du soutien, de l’amour, voire de la validation auprès d’autres personnes.
Comment se « réparenter »?
Le reparentage peut se pratiquer en thérapie sous la surveillance d’un professionnel de la santé mentale. Ce dernier accompagne le patient pour l’aider à libérer « son moi enfant » et les traumatismes liés à son passé. Mais il est aussi possible de travailler seul sur son enfant intérieur afin de reprendre le pouvoir sur l’enfance et l’adolescence. Il s’agit d’un long processus basé sur quatre piliers identifiés par Nicole LePera, psychologue clinicienne, dans son livre How to Do the Work : le travail de la régulation émotionnelle, la discipline avec amour, le self-care, et la redécouverte du sens de l’émerveillement de l’enfance.
Maggie Holland, conseillère en santé mentale, livre dix pistes dans Choosing Therapy pour appliquer le reparenting dans sa vie quotidienne. Elle conseille d’identifier ses besoins émotionnels, d’être curieux de soi, apprendre à mieux se connaître, pratiquer l’autocompassion, faire preuve de patience et d’indulgence envers soi-même et surtout se déculpabiliser de ses parents. Elle prévient toutefois : « la reparentalité est un processus qui demande du temps et des efforts« .