Devant ses fidèles, Mgr Jacques Mourad, évêque syriaque catholique de Homs, prêche l’espérance. Mais la joie immense qu’il a éprouvée après le renversement de Bachar Al-Assad s’est estompée. « Dans ses discours, Ahmad Al-Charaa [désigné président intérimaire, mercredi 29 janvier, avec une concentration des pouvoirs entre ses mains] s’élève contre les divisions confessionnelles et la vengeance. Mais, dans la réalité, la violence est toujours à l’œuvre sur le terrain. »
Il dénonce le climat de « peur affreuse » créé début janvier, lorsque les islamistes de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), désormais au pouvoir, ont entrepris de traquer les responsables de l’ancien régime, menant à de nombreuses arrestations. Il s’inquiète de la « haine entre alaouites et sunnites, en raison de la violence passée à Homs ». Il déplore les « menaces » dont des chrétiens ont fait l’objet, selon lui, à des barrages de la région de Homs. « Quand on se plaint, les autorités locales nous disent qu’il s’agit d’incidents isolés », regrette-t-il.
Mgr Mourad n’est pas de ces prélats qui ont soutenu le régime ou fermé les yeux sur ses crimes, au nom de la prétendue défense des minorités religieuses. Il était un proche du père Paolo Dall’ Oglio, le prêtre italien du monastère de Mar Moussa, au nord de Damas, qui avait pris fait et cause pour le soulèvement anti-Assad et est porté disparu depuis son enlèvement à Rakka, en 2013, par l’organisation Etat islamique.
Il vous reste 52.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.