Depuis quatre ans, l’administration automatisée d’insuline, également appelée « boucle semi-fermée », est une petite révolution thérapeutique pour les diabétiques de type 1. Ce dispositif allie un capteur de mesure continue du glucose, posé au niveau de la peau à une pompe qui, grâce à des algorithmes qui fonctionnent avec l’intelligence artificielle, permet de réguler l’administration de l’hormone. Cela permet d’anticiper des augmentations (hyper) et des baisses (hypo) de la glycémie. La boucle est dite « semi-fermée », car le système n’est pas totalement autonome : le patient doit presque toujours indiquer la quantité de glucides qu’il va ingérer ou l’activité physique qu’il va effectuer.
Quelques essais pilotes ont été effectués, sur de petits effectifs, dans le diabète de type 2, mais ces outils ne sont jusqu’ici pas validés pour cette indication.
Rappelons que le diabète, qui ne cesse d’augmenter dans le monde, concerne environ 4,5 millions de personnes en France – dont quelque 225 000 par un diabète de type 1 (DT1). Cette maladie auto-immune survient généralement dans l’enfance ou l’adolescence. Elle se caractérise par une carence totale de production d’insuline, l’hormone qui réduit le taux de glucose (sucre) dans le sang. Dans le diabète de type 2, favorisé par le surpoids, le pancréas produit encore de l’insuline, mais elle est moins efficace ou en quantité inadaptée (on parle d’insulinorésistance). Dans les deux cas, faute de traitement, les complications aiguës et chroniques sont nombreuses, et le risque de mortalité accru.
Une étude randomisée, parue, mercredi 19 mars, dans le New England Journal of Medicine, montre cependant des résultats intéressants de cette approche à plus grande échelle. Elle a porté sur 319 patients, de 19 à 87 ans, recrutés dans 21 centres aux Etats-Unis et au Canada, entre juin 2023 et juin 2024. Tous avaient un diabète de type 2 nécessitant un traitement par insuline (diabète dit « insulinorequérant »). « La majorité des personnes vivant avec un diabète de type 2 est traitée par des médicaments autres que l’insuline, celle-ci n’étant proposée que à ceux qui ont un déficit de sécrétion de cette hormone, ce qui représente une minorité d’entre eux », précise Jean-Pierre Riveline, diabétologue à l’hôpital Lariboisière (AP-HP), à Paris. Cette mise sous insuline intervient généralement après un certain temps d’évolution du diabète.
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