Dix ans après l’accord de Paris sur le climat, l’Afrique reste ce continent à part où la moitié de la population n’a toujours pas accès à l’électricité. Des progrès importants ont été réalisés mais à un rythme insuffisant et dans un nombre limité de pays, dans un contexte de croissance toujours rapide de la population.
Cette pauvreté énergétique se résume en deux chiffres souvent rappelés dans le débat sur la justice climatique : l’Afrique, 1,5 milliard d’habitants, soit environ 20 % de la population mondiale, compte pour moins de 4 % dans le bilan des émissions annuelles de gaz à effet de serre dans le monde. La « contribution » moyenne par habitant est inférieure à 1 tonne, contre 8 pour un Chinois et plus de 14 pour un Américain.
Le développement économique est étroitement lié à la consommation d’énergie et l’Afrique, qui parle d’une seule voix dans les enceintes onusiennes, a toujours plaidé pour ne pas devoir sacrifier sa croissance à l’impératif de la lutte contre le changement climatique. Avec comme corollaire pour les pays qui possèdent des énergies fossiles de pouvoir les exploiter comme l’ont fait les pays industrialisés du Nord depuis le XVIIIe siècle.
A Paris, en 2015, un compromis entre les aspirations des Etats africains au développement et la nécessité de lutter contre le changement climatique avait été scellé par la promesse d’une électrification verte du continent, d’autant plus à portée de mains que les ressources en énergies renouvelables – solaire, éolien, hydraulique – y sont abondantes et encore largement inexploitées.
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