LA LISTE DE LA MATINALE
Cette semaine, on vous invite à une balade bretonne dans les pas de peintres ou à accompagner Philippe Gougler dans les trains slovènes et on revient sur l’épopée d’une petite pilule bleue, potion miracle de l’érection infaillible.
Dans les pas de Josep Borrell
La Britannique Catherine Ashton et l’Italienne Federica Mogherini, les prédécesseures de l’Espagnol Josep Borrell, l’avaient déjà dit. Ce poste de « haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne » (ou HRVP, pour faire plus court) relève de l’impossible ! En se mettant, à l’automne 2023, dans les pas de l’infatigable Josep Borrell, 77 ans, le journaliste espagnol Albert Solé le démontre parfaitement dans ce documentaire. Le HRVP saute ainsi d’un continent à l’autre, d’une crise à l’autre, tout en tentant sans relâche de mettre d’accord vingt-sept Etats aux intérêts souvent divergents, et sans autre moyen que sa seule parole. « Nous sommes un soft power dans la mesure où nos armes sont l’Etat de droit et le commerce », rappelle celui qui fut aussi président du Parlement européen de 2004 à 2007.
Le documentaire s’ouvre en Ukraine, un choix loin d’être anodin. Non seulement M. Borrell s’y est rendu à de nombreuses reprises depuis le déclenchement de la guerre, en février 2022, mais c’est bien l’invasion russe qui l’a fait connaître du grand public. « La guerre en Ukraine l’a fait changer de dimension, assure face caméra Dmytro Kuleba, le ministre des affaires étrangères d’Ukraine. De coordinateur des vingt-sept Etats, il est devenu un leader. »
Le film prend un tournant tragique quand Josep Borrell se rend en Chine pour y rencontrer le ministre des affaires étrangères. Après l’entretien avec son homologue, le 7 octobre 2023, on le voit rivé à son téléphone portable, tentant de comprendre ce qui se passe en Israël. Quelque 3 000 miliciens du Hamas viennent de pénétrer sur le territoire de l’Etat hébreu, assassinant des centaines d’habitants et capturant plus de deux cents otages. Après l’effroi, les Vingt-Sept se sont déchirés : « Il n’y a aucune position commune, regrette M. Borrell. Les Etats membres n’ont pas la même vision des choses. » Ph. J.
« Au cœur de la diplomatie européenne », d’Albert Solé (Fr.-Esp., 2024, 54 min). Disponible sur Arte.tv jusqu’au 14 octobre.
Au Pouldu avec Paul Gauguin
Paul Gauguin (1848-1903) a beaucoup voyagé, depuis son départ pour le Pérou, enfant avec sa famille, pour s’éloigner du régime de Napoléon III. Mais une destination va prendre un statut singulier quand, en juillet 1886, il se rend en Bretagne pour s’y consacrer totalement à la peinture. Il s’installe d’abord à Pont-Aven (Finistère), la « cité des peintres », puis au Pouldu (Clohars-Carnoët, Finistère), un village isolé qui surplombe la mer, loge à la Buvette de la plage, où se trouvent aussi les peintres Meyer de Haan (1852-1895), Paul Sérusier (1864-1927) et Charles Filiger (1863-1928).
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