L’esprit des lois qui plane au-dessus de l’Assemblée nationale s’est montré facétieux, jeudi 20 mars. Aux alentours de 22 h 20, il a provoqué une panne de la machine à voter de l’Hémicycle, alors que les députés débattaient d’une des mesures les plus controversées de la proposition de loi visant à « libérer la France de l’emprise du narcotrafic », examinée depuis le début de la semaine. Un vote à l’appel, par groupe et par ordre alphabétique, s’étendant sur une demi-heure a été nécessaire pour trancher la question de l’obligation imposée aux plateformes de messagerie cryptée d’autoriser l’accès aux correspondances des narcotrafiquants, communément appelées « backdoors ».
L’Assemblée nationale a ainsi confirmé la suppression de l’article sur l’accès à ces messageries (119 voix contre son rétablissement, 24 pour), initialement votée en commission, dans un élan hétéroclite réunissant la gauche, l’extrême droite et une partie significative de la coalition présidentielle. Tous s’opposaient fermement à une menace perçue comme attentatoire à « la sécurité des entreprises, la sécurité des institutions et la sécurité des Français », d’après le député de l’Hérault Aurélien Lopez-Liguori (Rassemblement national, RN).
Il vous reste 76.09% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.