La ville de Hsinchu n’a rien d’un haut lieu du tourisme mais des cars s’arrêtent quand même devant le siège de la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) pour déposer tant des groupes de scolaires que de retraités. Ils viennent découvrir le musée de l’entreprise qui grave 90 % des puces électroniques les plus avancées de la planète. Les visiteurs y apprennent qu’un smartphone contient une trentaine de puces, une console de jeux une quarantaine, qu’il en faut déjà trois pour une machine à café avec écran digital et une multitude dans les véhicules connectés, et que TSMC est la seule entreprise sur la planète capable de produire les plus performantes : les puces d’intelligence artificielle de Nvidia qui révolutionnent le monde et permettent à ChatGPT d’exister, ou aux tout derniers smartphones d’Apple d’être encore plus puissants. Tout part d’ici.
A quelques centaines de mètres du siège, une toute nouvelle usine commence déjà la production alors que des échafaudages sont encore visibles sur le toit. C’est dans la « Fab 20 » que débute en ce moment la gravure des puces d’une finesse de 2 nanomètres, la technologie la plus avancée qu’ait réussi à mettre au point l’humain avec les machines les plus complexes, à 350 millions d’euros pièce. Elles devraient passer à la production de masse dans la deuxième moitié de l’année 2025 et alimenteront de nouvelles générations de smartphones « conçus en Californie et assemblés en Chine », et de nouveaux usages encore décuplés de l’IA.
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