Un homme d’affaires proche du frère de Charles III est soupçonné d’espionnage pour le compte du parti communiste chinois.
Alors qu’il vient de se voir signifier une interdiction de territoire, le principal intéressé affirme être « victime » d’un changement de « climat politique » avec son pays de naissance.
De son côté, Pékin dénonce des accusations « absurdes » et vante les mérites de sa coopération économique avec le Royaume-Uni.
La Chine a-t-elle profité des relations privilégiées entre le prince Andrew et l’homme d’affaires Yang Tengbo pour espionner le Royaume-Uni ? Alors que ce dernier vient de se voir signifier une interdiction de territoire par les autorités britanniques, soupçonné d’être engagé dans des « activités secrètes et trompeuses« , Pékin nie en bloc.
« Les accusations de soi-disant espionnage chinois sont absurdes« , a réagi ce mardi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse. D’après lui, des relations solides avec Londres sont « dans l’intérêt commun des deux pays et également propice à la promotion de la croissance économique mondiale et à la réponse aux défis planétaires« .
Yang Tengbo: Who is alleged Chinese spy linked to Prince Andrew? https://t.co/sR3mC1o1Gk — BBC News (World) (@BBCWorld) December 16, 2024
Proche d’Andrew au point d’être invité à son anniversaire en 2020, Yang Tengbo avait été autorisé à agir au nom du frère de Charles III pour rechercher de potentiels investisseurs chinois. D’après le ministère de l’Intérieur, il aurait profité de cette relation d’affaires pour obtenir des informations confidentielles pour le compte du Parti communiste chinois.
« Je n’ai rien fait de mal ou d’illégal et les inquiétudes soulevées par le ministère de l’Intérieur à mon encontre sont sans fondement« , a réagi dans un communiqué le principal intéressé, dont la première visite au Royaume-Uni remonte à 2002, dans le cadre de ses études. « La description qui a été largement faite de moi comme un espion est totalement fausse« .
Mes activités ont contribué à attirer des centaines de millions de livres sterling d’investissements au Royaume-Uni
Mes activités ont contribué à attirer des centaines de millions de livres sterling d’investissements au Royaume-Uni
Yang Tengbo
Ce n’est pas l’avis des autorités britanniques. Pour motiver son interdiction de territoires, une commission du ministère de l’Intérieur a estimé qu’il était en position de « créer des relations entre de hauts fonctionnaires chinois et des personnalités britanniques pouvant être exploitées à des fins d’ingérence politique par l’État chinois« .
Au contraire, Yang Tengbo se présente comme un « entrepreneur indépendant » et affirme avoir « consacré sa vie professionnelle au Royaume-Uni à nouer des liens entre les entreprises britanniques et chinoises« . « Mes activités ont contribué à attirer des centaines de millions de livres sterling d’investissements au Royaume-Uni« , s’est-il défendu.
Aujourd’hui, il estime être la « victime » d’un « changement de climat politique » vis-à-vis de Pékin. « Lorsque les relations sont bonnes et que les investissements chinois sont recherchés, je suis le bienvenu au Royaume-Uni. Lorsque les relations se détériorent, elles donnent lieu à une position anti-chinoise et je me retrouve exclu« , a-t-il déploré.
Troisième des quatre enfants de la reine Elizabeth II et du prince Philip, Andrew, 64 ans, est déjà tombé en disgrâce en raison de sa proximité avec le financier et criminel sexuel Jeffrey Epstein, qui s’est suicidé en prison. De nouveau dans la tourmente, il ne se joindra pas au reste de la famille royale pour Noël dans la résidence de Sandringham, en Angleterre.