Rétablir « l’ordre républicain durable », y compris dans les familles, qu’il s’agit d’« accompagner » mais surtout de « responsabiliser davantage » en déployant un éventail de sanctions – la plupart déjà annoncées précédemment. Lors d’un déplacement à Viry-Châtillon (Essonne), jeudi 18 avril, destiné au lancement d’une concertation gouvernementale de huit semaines sur la violence des mineurs, le premier ministre Gabriel Attal a choisi la fermeté face aux « parents démissionnaires », ces adultes qui « se dérobent à leur devoir ».
Evoquant le « glissement d’une partie de la jeunesse » et le « déchaînement de violence » d’une « minorité de jeunes et d’adolescents », le chef du gouvernement a répété son intention de « restaurer l’autorité à tous les niveaux : dans la famille, à l’école, dans les rues ». Soit presque mot pour mot le discours d’Emmanuel Macron le 27 juillet 2023. « Notre pays a besoin d’un retour de l’autorité à tous les niveaux et d’abord dans la famille », avait estimé le chef de l’Etat après les émeutes urbaines déclenchées par la mort de Nahel M., tué à 17 ans par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre.
A Viry-Châtillon, théâtre d’un autre drame récent entre jeunes ayant abouti à la mort d’un adolescent de 15 ans, Gabriel Attal a donc mis au centre de son discours les familles, « le terreau au sein duquel grandissent nos enfants et nos adolescents ». L’école, notamment, est appelée à la rescousse pour pallier les « défaillances » parentales. Le premier ministre a ainsi redit son souhait de développer le recours à l’internat quand les enfants « commencent à avoir de mauvaises fréquentations ». Une piste nouvelle, aux contours flous, a été avancée : la signature d’un contrat d’engagement entre l’établissement, l’élève et les parents, avec des sanctions possibles à la clé pour ces derniers en cas de manquements tels que l’absentéisme répété de leur enfant ou le constat d’un défaut de soins par exemple.
Stages de responsabilité parentale
« Responsabiliser ces parents, c’est faire en sorte qu’ils aient à répondre, eux aussi, davantage des actes de leurs enfants », a énoncé le premier ministre, en mentionnant la mise en place de sanctions judiciaires accrues pour les parents. La quasi-totalité figuraient déjà dans la réponse post-émeutes du gouvernement annoncées en octobre 2023. Parmi celles réitérées jeudi : renforcer les sanctions judiciaires contre les parents qui manquent à leurs obligations, ce qui passe par des amendes plus sévères et des stages de responsabilité parentale, mais aussi la création d’une peine complémentaire de travail d’intérêt général pour les parents qui se soustraient à leurs obligations légales, et enfin le fait de « rendre possible pour le juge des enfants de prononcer une amende pour les parents qui ne répondent pas à ses convocations ».
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