« Vive la démocratie ! », « A bas la dictature ! ». Depuis son arrivée au pouvoir par un coup d’Etat, le 18 août 2020, jamais de tels slogans n’avaient été scandés contre la junte du général Assimi Goïta. Samedi 3 mai à Bamako, plusieurs centaines de Maliens, certains poings levés et drapeau national en mains, ont ouvertement défié les militaires qui les dirigent. Une manifestation inédite, symbolique, dont les images ont largement circulé sur les réseaux sociaux et dans laquelle nombre d’opposants ont perçu les prémices d’un réveil démocratique.
Le déclencheur de ce mouvement : la volonté de la junte de dissoudre les partis politiques et de nommer, sans élection, le général Goïta président de la République pour un mandat renouvelable de cinq ans à partir de 2025. Ses homologues putschistes à la tête du Burkina Faso et du Niger, pays voisins avec lesquels le Mali forme l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ont déjà fait de même. Après la vaine attente d’élections générales – qui étaient promises pour mars 2024 au plus tard –, cette annonce a été l’outrage de trop pour les responsables des principales formations politiques.
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