C’est la pièce des commencements, celle qui précède les succès à venir et qui préfigure les fresques déliées articulant passé et présent, réel et fiction, France, Canada et Liban. Bien avant la trilogie Littoral (1997), Incendies (2003) et Forêts (2006), bien avant Tous des oiseaux (2017) ou Racine carrée du verbe être (2022), et enfin bien avant qu’il ne dirige le Théâtre de la Colline, à Paris, l’artiste libano-canadien Wajdi Mouawad a écrit Journée de noces chez les Cromagnons.
Le texte originel date de 1991, mais n’avait jamais été monté jusqu’à 2024 où, lors du Printemps des comédiens à Montpellier, Wajdi Mouawad en crée une version remaniée. Proposée, à partir du mardi 29 avril, sur le grand plateau de La Colline, la trame en est actualisée par l’insertion d’un double de l’auteur convoqué au temps de son exil canadien. Un ajout qui ne surprend pas, le dramaturge ayant l’habitude d’installer un narrateur omniscient au cœur de ses histoires. Mais le geste, cette fois, manque de naturel et, sauf à vouloir tempérer la brutalité quasi ontologique de Journée de noces…, cette irruption tardive d’un tiers personnage ne s’imposait pas.
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