La 14e Conférence des parties (COP14) de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS, pour Convention on Migratory Species) s’est achevée, samedi 17 février à Samarcande (Ouzbékistan), sur une série d’engagements destinés à protéger ces animaux voyageurs. De nombreuses espèces devraient bénéficier d’une meilleure coopération internationale pour limiter les actes de captures ou de prédation par l’homme, préserver leurs habitats ou renforcer, indépendamment des frontières nationales, la connectivité des milieux auxquels ils sont inféodés. Une cinquantaine de résolutions ou d’actions concertées ont été adoptées, dont l’une des plus marquantes est l’initiative de trente Etats, coordonnés par l’Inde, assurant s’engager pour protéger les centaines d’espèces d’oiseaux migrateurs empruntant la grande voie migratoire centre-asiatique.
La réunion s’était ouverte, le 12 février, sur un rapport commandité par les Nations unies, le premier du genre, alertant sur les sombres perspectives pour l’avenir de ces espèces : parmi les quelque 1 200 inscrites dans les deux annexes de la CMS – la première listant les espèces menacées, la seconde, celles se trouvant dans un état de conservation défavorable –, une sur cinq risque l’extinction. Et près de la moitié (44 %) voient leur population décliner.
Selon le rapport, près de 400 espèces migratrices « menacées » ou « quasi menacées », selon la terminologie de l’Union internationale pour la conservation de la nature ne sont pas encore portées aux annexes de la CMS. Au terme de la conférence, quatorze nouvelles espèces font leur entrée dans l’une ou l’autre de ces deux annexes de la convention : le chat de Pallas (Felis manul), le marsouin du Pacifique (Phocoena phocoena), le requin-taureau (Carcharias taurus) ou encore la pluvianelle magellanique (Pluvianellus socialis).
L’une des plus menacées, le lynx des Balkans (Lynx lynx balcanicus), une sous-espèce du lynx d’Eurasie, a notamment été inscrite à l’annexe de la convention. En danger critique d’extinction, ce grand félin est considéré comme « migrateur » du fait de ses déplacements transfrontaliers dans les forêts montagneuses du sud des Balkans, entre le Kosovo, la Macédoine du Nord et l’Albanie. Pour la fondation EuroNatur, qui participe à des programmes de surveillance et de protection, le fait que son inscription ait été « portée par le gouvernement de Macédoine du Nord, avec le soutien de son homologue albanais est particulièrement encourageant ».
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