Si Imposteur, paru le 8 novembre 2023, n’est peut-être pas l’album qui a donné le plus de mal à Julien Doré, le chanteur cévenol semble avoir engagé toute son énergie dans la conception de sa nouvelle tournée. En consacrant ce dernier disque à des reprises décalées de succès de la variété – exercice qui lança sa carrière, en 2007, lors de l’émission La Nouvelle Star – le quadra à la crinière léonine reconnaissait « jeter un coup d’œil dans le rétro ».
C’est aussi l’objet de la soixantaine de dates prévues dans les Zéniths, grandes arènes et festivals de France jusqu’à fin 2025 (et sans doute au-delà), destinées à célébrer en majesté un répertoire et un statut qui se sont imposés dans le paysage francophone. Si l’on en croit les plus de 500 000 billets vendus et une majorité de shows déjà annoncés à guichets fermés, la tournée est attendue. Une rétrospective placée sous le signe des effets « waou » et de l’interaction.
Samedi 5 avril, lors du premier de ses deux concerts à l’Accor Arena de Paris, Julien Doré nous rappelle qu’avant d’être une bête de scène, il a été une bête de télévision. Vite repéré, son talent de dandy excentrique a aussi été celui de jouer instinctivement des caméras de M6 pour mettre le public dans sa poche. Un savoir-faire accru par l’expérience scénique et ses débuts d’acteurs (la série policière Panda, sur TF1), qu’il fait fructifier, dès Le lac, premier morceau du concert, en se faisant suivre par un cameraman dont les gros plans « face caméra » sont projetés sur l’écran géant de fond de scène. Entre narcissisme et autodérision, son séduisant cabotinage sait générer de la complicité. « A vous mes petits poulets ! », encourage-t-il en déclenchant les chœurs d’une foule ravie de jouer le jeu.
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